Contrat et Accord 2023 à la RT

Chaque planteur peut décider de ses contrats 2023 en toute connaissance de cause car l’accord pour 2023 est signé. La composante augmentation des coûts de l’énergie est malheureusement venue s’inviter autour de la table. Nous avons dû faire avec, en ajoutant tous les gardes fous possibles pour limiter cet impact.

Chaque planteur peut décider de ses contrats 2023 en toute connaissance de cause car l’accord pour 2023 est signé. La composante augmentation des coûts de l’énergie est malheureusement venue s’inviter autour de la table. Nous avons dû faire avec, en ajoutant tous les gardes fous possibles pour limiter cet impact.

Comment se sont déroulées les discussions ?

Les représentants des planteurs et la RT discutent des contrats 2023 depuis le mois de mars. Quelques réunions se sont tenues et l’accord a été finalisé fin septembre.

De notre côté, nos revendications étaient multiples mais toutes n’ont pas pu trouver réponse dans ce nouveau contrat. Notamment le fait de mieux valoriser le hors contrat et de sortir la pulpe du prix « all-in ». Pour le reste, nous avons notamment obtenu une différence de prix significative entre le contrat de base et le contrat additionnel ainsi qu’un prix minimum identique à celui de 2022.

Très vite, la RT a annoncé ce prix minimum de 38 €/t pour toutes les betteraves en contrat pour 2023 et ainsi nous pouvons constater que le prix 2023 était sécurisé. Nous avons salué cette annonce plus que nécessaire vu l’augmentation des coûts de production du côté des planteurs et la RT était l’un des premiers groupes européens à promettre un prix garanti élevé pour 2023.

Ensuite, dans les discussions, la RT est venue avec la problématique de l’augmentation des coûts de l’énergie. Nous avons fait preuve de beaucoup de créativité pour limiter cet impact mais il n’a pas été possible de ne pas tenir compte de la crise actuelle dans laquelle nous sommes.

Quels changements par rapport à 2022 ?

Tout d’abord les derniers changements de 2022 ont été intégrés dans l’AIP et le contrat :

  • L’indemnité de bâchage sera de 1,30 €/t.
  • Les primes hâtives et tardives restent augmentées de 35 % et c’est donc la nouvelle grille qui se trouve dans l’AIP.
  • Une petite différence est à noter par rapport à 2022 concernant l’acompte en campagne en 2023 qui passera à 33 €/t à 18°Z et la facture de semences sera déduite du premier paiement betterave et non plus du paiement du mois de mars. Les paiements du mois de mars et juin restent identiques sauf pour la facture semences qui est donc déduite plus tôt.
  • Concernant la prime de chargement et le transport pour les axes et f-axes, il est indiqué que cela sera mis à jour en fonction des index et prix pour les camions usines. Un autre petit changement est que calcul de la distance pour le paiement du transport se fera comme pour les camions usine en fonction du village parcelle et donc les distances seront les mêmes que pour les CU excepté pour les routes interdites aux tracteurs.

Pour la grille de prix 2023, la crise de l’énergie actuelle crée une grande incertitude pour tout le monde, et certainement aussi pour les fabricants de sucre car la transformation des betteraves doit être réalisée dans des délais relativement courts après la récolte. Le groupe Südzucker est couvert pour ses achats d’énergie, que ce soit le gaz, le charbon ou le fuel. Par contre, il n’y a aucune certitude sur l’approvisionnement régulier en quantités suffisantes, en particulier pour le gaz. L’accord sur la grille de prix pour 2023 tient compte de ces risques, et prévoit une retenue d’un pourcentage du prix de la betterave (au maximum 10 %) à partir de 47,63 €/t de betteraves (prix de sucre de 650 €/t). Cette réserve servira en cas de situation exceptionnelle, par exemple si des contrats de livraison de gaz n’étaient pas respectés, ce qui obligerait le groupe à se fournir sur le marché du jour (spot), ou encore si des usines devaient fermer pour cause de rupture d’approvisionnement en énergie, ce qui entrainerait des frais importants de transports vers d’autres usines et des fins de campagne très tardives avec des primes de livraisons tardives très élevées. Cette mesure est prise exceptionnellement pour 2023 et si aucun scénario catastrophe ne se produit, la RT compensera ces retenues par un top-up équivalent.

Par rapport à la différence entre le contrat de base et le contrat additionnel, il faut compter 3 € de différence maximum à partir d’un prix du sucre de 585 €/t (entre 555 €/t et 585 €/t la différence est inférieure à 3 €/t, cf graphique). Le contrat de base sera donc payé 3 € en plus que le contrat additionnel dès que le prix du sucre atteindra 585 €/t.

En conclusion, nous sommes satisfaits qu’un accord ait été trouvé et que le contrat de base soit plus avantageux que le contrat additionnel. D’un autre côté, nous regrettons de devoir d’une certaine manière participer à l’augmentation des coûts de l’énergie de l’usine. Cela crée un précédent auquel il faudra faire attention. De plus, nous aurions aimé avoir des gardes fous pour l’avenir au cas où le prix du sucre devrait redescendre. Mais aujourd’hui avec les crises à répétition, force est de constater que les accords se font année par année en fonction de l’état des marchés. Les perspectives sont bonnes pour 2023 et les ventes de sucre devraient suivre la tendance 2022 !